Le dernier jour du procès de Douch s'est achevé dans la surprise et l'incompréhension à Phnom Penh. Après avoir requis et plaidé mardi, mercredi et jeudi, les parties avaient hier soir et ce matin le droit de répliquer.
Les parties civiles ont été choquées de la plaidoirie du conseil cambidgien de Douch qui a demandé l'acquittement et la libération de son client, car cela remettrait en cause toutes les reconnaissances de responsabilité et remords. Un des avocats des parties civiles s'est même effondré en larmes en plaidant, en expliquant qu'il était lui-même victime des khmers rouges.
Dans le même sens, les co-procureurs ont dénoncé les voix dissonantes de la défense (le premier avocat de Douch plaidant l'acquittement, le second plaidant la peine). Ils ont expliqué que les circonstances atténuantes, qui réduiraient la peine de prison éventuelle, ne pourraient pas être retenues si c'est l'acquittement qui était demandé.
Les deux conseils de Douch ont repris peu ou prou leurs plaidoiries respectives : Kar Savuth a demandé la libération, sans prononcer le mot "acquittement" ; François Roux, sollicité par le Président, a a répondu que le mot "acquittement" n'avait pas été prononcé ce matin.
Interrogé par le Président, Douch n'a toujours pas répondu, dans ses derniers mots, à la question de savoir s'il souhaitait être acquitté ou libéré après une condamnation. L'accusé a répondu qu'il voulait être libéré au délibéré. Il a redonné la parole à son conseil cambodgien, affirmant que sa capacité d'analyse juridique était limitée et ne lui permettait pas d'en dire plus. Après de multiples tergiversations et conciliabules entre les juges, Maître Kar Savuth a eu pour dernière parole: "en effet si la mise en liberté est demandée, cela signifie l'acquittement".
La date du délibéré sera connue ultérieurement; elle est attendue pour le printemps prochain.