Lettre ouverte à Monsieur Bruno BESCHIZZA
Toutefois, ces propos choquent violemment la Conférence du Barreau de Paris.
Les secrétaires de la Conférence du Barreau de Paris qui interviennent quotidiennement au titre de l’aide juridictionnelle pour la défense des personnes mises en examen en matière criminelle ou pour la défense des prévenus en comparutions immédiates, ne peuvent laisser dire que leur compétence est adaptée au montant de leurs honoraires.
Comme nombre de fonctionnaires de police, chaque jour nous sommes confrontés à la misère humaine et au désespoir de ceux que la société rejette : toxicomanes, malades, sans-abris… et comme les fonctionnaires de police, quel que soit le nombre de ceux que nous assistons, quelles que soient les difficultés du jour, notre indemnisation est identique. Et comme les fonctionnaires de police, la modicité de cette indemnisation laisse intactes notre détermination, notre courage, notre compétence, et les idéaux que nous poursuivons.
Lorsqu’au printemps dernier la Conférence du Barreau de Paris a combattu l’insalubrité du dépôt du palais de justice, il n’était pas question d’argent, mais de libertés publiques.
Quotidiennement, des confrères, dans tous les Barreaux de France, se battent, dans des conditions d’exercice difficiles, avec des indemnisations faibles, pour défendre la liberté de leur client prévenu et le droit à la justice de leur client victime.
A travers chacun d’eux, les avocats défendent la liberté de tous.
Comme tous les avocats, notre engagement n’est pas fonction de nos honoraires mais de notre serment : dignité et humanité.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur, l’expression de nos sentiments les meilleurs.
La Conférence du Barreau de Paris.
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